Aux temps anciens, lorsque les candidats à l’emploi ou à la mobilité veillaient fébrilement chaque nouvelle offre d’emploi dans le quotidien régional sous forme de petits encarts en fin de journal, nous nous présentions ensuite dans les locaux de l’entreprise, à demi-rassurés d’avoir franchi la première étape de la sélection, mais avec la forte pression de faire bonne impression pendant l’entretien.
Assez souvent vécu comme une épreuve, il n’était pas rare de percevoir chez notre interlocuteur un sentiment de supériorité qui ne dit pas son nom, en tout cas une situation où chacun d’entre nous a pu avoir l’impression de mettre son destin entre les mains d’un(e) inconnu(e).
Depuis, il n’aura échappé à personne, j’espère, que le rapport s’est rééquilibré, déséquilibré penseront certains, et que le candidat dans nombre de situations est davantage en position de choix et d’arbitrage.
Jusqu’ici me direz-vous, on n’apprend pas grand-chose, et c’est d’ailleurs bien le problème. Car la posture du recruteur devrait nécessairement s’adapter à cette nouvelle donne.
Avec 3 principes de mon point de vue à respecter : le premier est qu’au cours de l’entretien, on doit maintenant ajouter une phase de séduction en plus de l’évaluation et de l’objectivation du profil. Pas à n’importe quel prix, mais de manière sincère et authentique.
Le deuxième serait que le recruteur gagnerait à se comporter d’égal à égal avec le candidat, au point de se positionner comme un allié voire son agent. Un candidat en confiance sera dans tous les cas enclin à plus de transparence et de dialogue qu’une personne ressentant une agression ou une tentative de domination.
Enfin troisième principe : en tant que représentant de l’entreprise, il devra prendre soin de laisser la meilleure image de celle-ci, même si le processus n’aboutit pas. Car dans ce dernier cas, il arrive de devoir solliciter à nouveau des candidats quelques années plus tard, ces derniers ne se privant pas non plus lorsque l’entretien est mal vécu à s’en ouvrir dans leur entourage et sur les réseaux.